Vers la Plaine de Jarres

Météo : quelques nuages éparses, puis un grand ciel bleu, frais, 22-25deg. Le soleil cognera toute et crème solaire obligatoire !

Debout des 6h45, je suis prêt à 8h du matin. Je pars tôt pour arriver à Phonsavan de bonne heure, avoir un plus beau paysage en matinée et pouvoir visiter un des sites de Jarres des cet après midi.

Après avoir fait le plein d'essence, la moto a attiré les curieux des 50m à la ronde, je roule sur une petite route au milieu de la jungle de montagne humide. Ça grimpe « sec », entouré d’un épais brouillard. Je passe au-dessus de la brume rapidement. Quelques sections de gravillons sur la route, j’aborde les virages doucement car si je devais en louper un, ça serait un beau vol de plusieurs dizaines de mètres dans le ravin.

Que ce serait-il passer sans ces gravillons qui m’ont forcé à ralentir légèrement? Au détour d’un virage, un gros camion en travers, je parviens tout juste à passer dans le bas-côté.

C’est un accident : dans le virage, une moto (wave) a rencontré un camion ! La moto est en morceaux, le casque abimé dans le fossé, un groupe de badauds, mais personne au sol, ni trace de sang… je suis séché ! Désormais, je ralentis ma vitesse et utilise le klaxon sans ménagement pour me signaler!

Les paysages varient d’une vallée à l’autre, tantôt des cultures, tantot des forêts de montagnes.

L’horizon est dégagé et je suis même trop paumé pour qu’une ligne électrique vienne pourrir la perspective, ça change…

Expérience intéressante : dans les villages, les enfants sortent dès qu’ils entendent au loin le bruit d’une grosse moto, crient des « sabadee » et me font des signes de la main. Alors qu’un petit groupe s’agitait, j’ai ralenti, comme pour m’arrêter. Ils ont tous disparus aussitôt ! Au village suivant, je me suis arrêter : même conséquence ; tous les enfants sortis me faire « coucou » ont immédiatement disparu. Impossible de prendre une simple de photo d’eux.

La route culmine à 1550-1600m, sur les crêtes des montagnes, et malgré le grand ciel bleu il fait bien frais. Le klaxon aura à bon escient servi quelquefois pour signaler ma présence à des camions au milieu de la route dans les virages… 2 bonnes frayeurs tout de même qui se soldent avec un freinage un peu brusque mais sans dégât.

Je déjeune à Muang Kuang et repars vers Phonsavan. En sortant du village, en pleine ligne droite, alors que je faisais un appel de phare à un camion (qui doublait en face de moi), plus d’électricité sur la moto… le moteur s’arrête, tous les voyants, tableau de bord éteints! La panne électrique ! Je suis à seulement 20m d’un « garage » de campagne. Un jeune étudiant m’aide à pousser la moto. Avec des gestes, j’explique au mécano qui roupillait ce qui ne va pas. Je décharge, on vérifie toutes les connexions, les fusibles (je suis persuadé que c’est le régulateur électrique) et puis tout d’un coup l’électricité revient en touchant vers le tableau de bord et la clé… aucune idée de la cause. Je refais mes paquets, veux payer le mécano qui refuse catégoriquement et je repars. En repartant, Jim (remote-asia) me double en pick-up. Il s’arrête pour me demander si tout va bien. Je lui explique et m’indique que je ne trouverai pas de garage à Phonsavan mieux qu’ici. Manière sympa de dire que je ne trouverai personne capable de réparer. Je reprends ma route et 300m plus loin ? Rebelote ! Je suis en côte, je fais demi tour et parviens à faire 150m, par contre je ne pourrai pas revenir au garage. Je crie et le mécano arrive sur sa mobylette. On touche de nouveau et ça revient. J’actionne tous les interrupteurs et l’électricité disparaît de nouveau ! Je suis en train de me voir passer la nuit ici ! On tire tous les câbles, et ça réfonctionne… Inquiet, après 2min de réflexion. je me remets en route. Vaut-il mieux dormir ici et essayer de trouver ? Ou risquer de tomber en panne au milieu de nulle part ? Je roule à allure modérée pour finir les 50km qui me séparent de Phonsavan. La route passe d’abord par une montagne avant d’arriver sur le plateau de Phonsavan. J’y arriverai sans nouveau problème électrique.

Phonsavan… c’est bien pourri ! Une ville très poussiéreuse, sans arbre, une artère principale. Ça me fait penser à une ville du Far-West, mais en béton… Je cherche une guesthouse recommandée dans mes guides. 1^er prix USD 25, ils fument des herbes pas très légales ! 2eme guesthouse, 20 USD ! Finalement je trouverai une chambre à Nice Guesthouse (ça ne s’invente pas) pour 80k Kip. Je m’installe, prends une douche et pars chercher un endroit pour faire une lessive. Sans succès, je la ferai moi-même.

Maintenant, cette foutue panne électrique! je descends donc démonter ma moto pour tenter de trouver ce qui merde. Je démonte ce que je peux sans arriver à sortir le réservoir, et remonte tout l’habillage sans avoir trouvé un faux contact probant. Plus tard, je réalise que le problème ne peut pas venir d’un simple faux contact, car j’ai perdu toute la mémoire de l’ordinateur de bord, comme si on avait tout simplement débranché la batterie… La panne me parait plus compliquée mais ça restera en l’état.

Au Craters, LE bar de la ville, je retrouve Jim. On discute un peu et m’indique que je ne pourrais trouver des pneus plus cross/agressifs uniquement à Ventiane, chez Fuark. Compte tenu des inondations en Thaïlande, il pourrait être en rupture de stock… Il faut y aller et voir ! Ça ne me réjouit pas de passer par Ventiane et perdre du temps. Je dois repasser par Phoum Khoum et Vang Vieng de toute façon, au moins une journée pour y réfléchir.

Demain matin de bonne heure, je prévois de visiter la Plaine de Jarres et de filer vers Vientane.