vendredi 11 novembre 2011

La Birmanie ? Juste de l’autre côté de la rivière

Météo : Idéale, fraiche en montagne et plein soleil


Je décide de prendre mon temps après la journée d'hier, et départ vers 10h30 seulement.
Session mécanique:  réglage de ma pédale de frein, pression de mes pneus et un peu de graisse sur la chaine. Tout va bien.
En partant, je discute avec un américain qui part en voyage. Il vit là depuis 5 ans et lui demande s’il est possible de visiter des camps de réfugiés pour donner des vêtements. Il s’occupe de refugiés depuis 5 ans et m’invite à lui laisser mes vêtements dans sa voiture. Il rentre aux US pour lever des fonds. Alors que je lui laisse tous mes vêtements, je me ravise et lui en laisse seulement 1/3. Je veux le faire par moi-même car je ne sais pas exactement qui est ce mec...


Alors que je demande à la fille du propriétaire de l’hôtel mon chemin, elle me parle d’« highway »…ça devient une manie! Je veux des petites routes, pas des "autoroutes". De toute façon, il n'y a qu'un seul chemin. La route est très agréable jusqu'à Mae Samat, large, sinueuse ou droite, un peu ombragée (et beaucoup de serpents sur la route... vivants ou morts!). Aucune circulation ou presque. Voilà la route que j’attendais.
Vers 13h, déjeuner et petite sieste...

Il y a de très nombreux barrages de police, que je traverse sans ralentir ou presque. Je traverse ou plutôt je longe de nombreux camps de réfugiés : des villages comme dans les films du moyen-âge… la terre en guise d’allées sans voiture ou moto, des maisons en paille sans électricité avec de la fumée s’échappant du toit, des animaux au milieu des gamins etc… le tout entouré de grillages. Il fait beau, mais que deviennent ces villages et quelles vies pendant la saison des pluies ???



La route se rétrécit encore dans la forêt, et je passe devant un orphelinat : demi-tour pour donner la moitié des vêtements qu’il me reste.
La route est plus large, mais la végétation rampante la recouvre et il ne reste plus que 2m de part et d’autre de la ligne centrale ! Route déserte. Puis des travaux d’élargissement transforment cette petite route en mauvaise piste qui monte. Ca passe facile, mais après ça descend, et c’est beaucoup moins facile ! La piste se termine et je me retrouve sur une route à 1 voie, de montagne, non-entretenue depuis des années… des branches, des nids de poules etc… je me demande vraiment si je suis sur la bonne route car le contraste est violent avec ce matin ! Le GPS et les cartes confirment que je suis sur la bonne route. Je continue donc et la route affiche des pentes impressionnantes ! comment font les autres véhicules ? Pas de problème en AT, mais les côtes sont à 15% et les descentes aussi raides.


Puis de nouveau des travaux avec de la piste, je pense donc retrouver une route « plus normale ». Que nenni, je suis maintenant sur une petite route de montagne! Je croise 2 motards en touring comme moi, mais il est 16h ! Où vont-ils ? Alors que je suis arrêté pour boire un coup, je croise un 4x4-camping car qui s’arrête : 2 suisses en tour du monde depuis déjà 14 mois. On discute un moment avant de repartir dans nos directions respectives.

La route est splendide, encaissée, avec un fleuve boueux sur la gauche. C’est la frontière avec la Birmanie.



 Tout d’un coup, l’horizon s’élargit et c’est l’arrivée dans une plaine-plateau. Jusqu’à présent, les rizières de montagnes, petites, étaient en escalier. Il n’y avait que quelques buffles et villageois, perdus dans ces montagnes. Le plateau offre de plus grandes étendues et c’est l’arrivée à Mae Sariang.









Et dire que je pensais peut être aller jusqu'à Mae Hong Song par cette fameuse « highway ». 






Je trouve mon chemin jusquà Northwest GH, pour 400 Bahts, AC et douche chaude. Dans la même GH, discussions avec 2 canadiens qui travaillent 6 mois de l’année dans le Yukon (frontière avec l’Alaska) et 6 mois dans le sud-est asiatique à balader et faire de la moto ! Logique en imaginant les mois d’hiver dans le Yukon… l’un d’eux passe beaucoup de temps en Birmanie. Je discute également avec un vieil anglais qui vient faire du bénévolat comme enseignant pendant quelques mois. Je ne peux m’empêcher de penser à ce facile moyen d’approcher des enfants dans le bout du monde sous une couverture "presque" humanitaire. Etrange sentiment alors qu’il donne peut être réellement de son temps et argent.
Après avoir fait mon journal, mis à jour mes cartes GPS et internet, je pars me balader. Retour rapide car il n’y a presque rien à voir et c’est fermé… Je vais au restaurant d’en face rejoindre 2 backpackers rencontrés plus tot. A la table d’à côté, 6 français ou plutôt 3 couples : les Bidochons, la famille Groseille et la famille Tush, soit tout le CE réuni... morceaux choisis des discussions :
-« l’an prochain, nous (1 couple), on fait la Mongolie en mobylette. Mais chacun la sienne ! Ça m’évitera de t’entendre dans mes oreilles toute la journée. Chacun ses reserves. D’ailleurs passe le cubi (il n’avait plus de vin). »
            => Tu t’y connais en poche…
-« génial, aujourd’hui on a fait de la mobylette et on a vu des gens que si on y avait pas été, on les aurait pas vus. »
            =>soupir

Ils m’ont épuisé, je vais me coucher.


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